Je choisis les nœuds
dans ma gorge
le risque peut bien en exciter d'autres que moi
plus courageux que moi
plus capables que moi
de chevaucher les menaces
de foudre
sur les rachis
je choisis
la distance
puisque de toute façon
le crâne
creuse son fossé
entre la tendresse et le monde.
Je suis capable des yeux les plus vides
les plus stridents
je suis capable
des pires attaques
des pires onguents sur désastres
climax tordu
décibels dans mes poings à lancer
l'inconscience par-dessus mes épaules
dehors je crie
dehors
sors
sinon je te pille
de tous mes harpons capables
du plus mou périmètre
du plus sensible cran d'arrêt
du plus tangible égorgement
affaires de goût
gorges chaudes asséchées
désert sans soif.
Caroline Louisseize, « Je choisis les nœuds… », Aura, Éditions Poètes de brousse, 2013.